Il y a un sport qui, aujourd’hui, ne cesse de faire parler de lui (soit parce que ça impressionne soit parce que Jean Michel de la compta vous regarde avec un air salace). Les studios de pole dance pullulent de plus en plus et ce, pour une raison simple : la pole dance (re)donne, entre autres, confiance en soi. Retour sur un sport qui sort – enfin – de l’ombre du sexisme.
Un peu d’Histoire
Selon de nombreuses sources, la pole dance serait née dans les années 20, au Canada, au moment de la Dépression, grâce aux Hoochie-Coochie (danseuses qui tirent leur nom du balancement suggestif de leurs hanches). Ces danseuses “exotiques” utilisaient, dans leurs shows, les barres qui soutenaient les chapiteaux dans lesquels elles se produisaient. Dans les années 50, la pratique quitte les tentes foraines pour apparaître dans les bars de nuit. En 1968, Belle Jangles y associe la discipline de l’effeuillage dans un club de striptease. C’est en 1990, grâce à Fawnia Mondey, que la pole dance devient une pratique artistique et sportive en mêlant danse, fitness et gymnastique autour d’une barre verticale. À partir du début des années 2000, on commence à organiser des compétitions de pole dance et en 2016, on reconnaît la discipline comme un sport à part entière.
De plus en plus en vogue, la pole dance tend à se démocratiser un peu partout. Néanmoins, les vieux à priori ont la vie dure – en témoigne Jean Michel de la compta et son regard salace dès qu’on mentionne cette pratique. Aujourd’hui, elle est devenue une danse à part entière. Elle a ses propres codes et différents types de pole dance se développent : exotique, flow, acrobatique, il existe autant de style que de pratiquant.e.s. Malou, professeure de pole, souligne que “depuis des années, la discipline s’est diversifiée et démocratisée. On peut autant y trouver une pratique très axée sur la danse avec des mouvements empruntés au ballet, au jazz, au break, etc. Tout comme on peut y trouver une facette purement sportive qui se base principalement sur des exercices de fitness. Aujourd’hui la pole se fait tant pieds nus, qu’en talons, qu’en baskets. Le plus important est d’être à l’aise dans notre pratique pour nous y retrouver et ce, peu importe la forme qu’elle prend.”
Une fois que vous maitrisez les postures de base, vous pouvez réellement vous éclater et créer des enchaînements pour vous exprimer – comme pour toute autre forme de danse. Avec la pole exotique, correspondant à l’archétype qu’on se fait de la discipline, c’est un courant plus sexy qui s’ouvre à vous. De quoi vous réconcilier avec votre part sensuelle, si l’envie vous vient. La pole “fitness” permet de gagner en agilité, équilibre, gainage profond et de renforcer la ceinture abdominale. Tout ça en apprenant les rudiments de cette danse pour acquérir aisance et assurance autour de la barre. En fonction du type de pole que vous choisissiez, vous avez donc plusieurs manières de vous exprimer et d’améliorer votre grâce et votre élégance.
Un sport accessible à tout.e.s
Comme pour le yoga, pratique nécessitant également une certaine souplesse, rappelez-vous que le corps n’est pas toujours capable de suivre ce que vous lui demandez. Tout corps a ses limites et il est nécessaire d’apprendre à les connaître pour ne pas se faire du mal pour rien – sauf si c’est votre truc, nicol.e n’est pas là pour juger. Il y aura donc toujours des figures que vous ne saurez pas réaliser, même si vous vous évertuez à essayer pendant des mois. Apprenez à l’accepter.
Toutefois, tous les corps sont capables de réaliser des figures de pole dance. Il n’est pas nécessaire d’être bodybuilder.euse ou doté.e d’une grande souplesse pour commencer. Comme pour tout autre sport, il y a un début à tout et les débuts sont souvent laborieux. Mais c’est un sport qui ne demande aucun prérequis et qui promet une grande marge de progression (même si elle est loin d’être linéaire). C’est donc un sport accessible à tou.te.s : peu importe l’âge, le genre ou le type de corps.
En interrogeant Malou, le discours a été similaire : “chaque corps possède différentes capacités, diverses forces comme faiblesses et il ne tient qu’à chacun.e.s de les découvrir pour apprendre à les apprivoiser, les consolider et/ou les vaincre”. Elle ajoute que “la pole n’offre pas une progression permanente et graduelle. Pendant certaines périodes on peut avoir l’impression d’avancer à pas de géants, parfois de stagner et même aussi peut-être de régresser. C’est tout à fait normal. Notre corps et notre mental sont mis à rudes épreuves et il n’y a rien de plus naturel que de ne pas être au top de notre énergie physique et psychologique en permanence”.
Retenez néanmoins ceci : chacun.e a sa place dans le monde de la pole dance.
Les bienfaits de la pole dance
D’un point de vue purement physique, la pole soulage les douleurs dorsales et lombaires. C’est une discipline qui permet de tonifier le corps en profondeur en renforçant l’ensemble des muscles. Au fur et à mesure des cours, les adeptes acquièrent de plus en plus de souplesse, de force, de mobilité et d’endurance. Mais elle n’a pas que des bienfaits physiques.
C’est un sport qui permet aussi de lutter contre son appréhension du vertige, de la douleur et de la chute (parce que vous risquez de tomber. Souvent).
L’un des bienfaits qui revient le plus quand on pose la question aux adeptes de la pole dance, c’est le boost de confiance en soi et son rapport à la féminité (dont la définition dépend de chacun.e). Ayant eu un rapport conflictuel avec son corps en grandissant, Malou explique: “la pole m’a appris à renouer avec lui. À déconstruire la relation obsessionnelle et toxique que j’entretenais avec pour tout recommencer à zéro. J’ai découvert que je pouvais être fière de mon corps, non pas uniquement pour ce qu’il était mais aussi et surtout pour ce qu’il était capable de supporter et d’accomplir. De ne plus le voir que comme une apparence, mais comme une enveloppe riche et complexe qui évolue, se renforce et qui est dotée de facultés que je n’aurais jamais soupçonnées. Je ne vais pas dire que ça a réglé tous mes problèmes de confiance et d’estime de soi, mais ça m’a aidé à avoir beaucoup plus de fierté et d’indulgence envers moi-même”.
C’est un sport qui permet réellement de redorer sa confiance en soi et ce, même si les cours se déroulent en petite tenue. Notez d’abord qu’il n’est pas obligatoire d’être en shorty pour le faire, mais c’est néanmoins plus facile (pour une question de grip, la peau adhère mieux à la barre que le vêtement). Le corps n’y est plus vu comme un objet de comparaison mais comme un outil qui permet de progresser. Chacun.e vient comme iel est et chaque corps est différent – et capable d’y arriver.
De plus, la pole apporte cette fierté indéniable. Perrine, élève chez Full Moon Studio à Bruxelles, explique que, quand on réussit sa figure pour la première fois, on est profondément fier.e de ce que le corps peut accomplir. On se découvre plus persévérant.e que ce que l’on s’imagine, doté.e d’une force et une résilience insoupçonnées. Et ce qu’il y a de magique dans tout ça, comme le souligne Perrine, c’est que la salle entière est là pour vous voir réussir. Parce que la pole dance, c’est aussi un sport d’équipe (avec tous les bienfaits, sans les inconvénients). On n’est rarement tout.e seul.e dans sa pratique et les autres sont présent.e.s, avec bienveillance, pour nous soutenir (dans tous les sens du terme). La pole, c’est aussi une belle communauté dans laquelle on s’entraide et on se soutient.
N’oubliez pas que, dans tous les cas, le plus dur c’est de commencer mais le jeu en vaut – largement – la chandelle. Si vous hésitiez encore, nicol.e espère que cet article sera le dernier jalon avant de vous lancer dans l’aventure.
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