Depuis la rentrée, notre petit pays tremble, des écoles brulent et les manifestations se succèdent. En Belgique francophone, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle ou plus connue sous l’acronyme EVRAS fait l’objet de discussions et de débats, en particulier en ce qui concerne son inclusion dans le système éducatif public. Or, l’EVRAS fait partie des missions de l’enseignement obligatoire depuis le 12 juillet 2012. nicol.e vous propose de faire une mise au point.
Le 7 septembre dernier, le projet de décret, porté par la ministre francophone de l’Education Caroline Désir (PS), validant l’accord de coopération entre les gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Commission communautaire française relatif à la généralisation de l’EVRAS est approuvé en séance plénière du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Depuis, des actes de vandalisme, de nombreuses polémiques et des campagnes de désinformations font frémir la Belgique. Deux semaines plus tard, la COCOF donne son feu vert au guide EVRAS. Ce samedi, c’est au tour du parlement wallon de s’aligner au vote des parlements bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Cet accord de coopération pour généraliser l’EVRAS signifient que ces animations (et non cours) seront désormais obligatoires pour 85.000 élèves en Wallonie et 25.000 élèves à Bruxelles.
L’EVRAS, c’est quoi ?
Concrètement, il s’agit de 2h d’animation par an en 6e primaire et en 4e secondaire. C’est avant tout un outil de santé publique. Bref, pas de quoi crier au loup.
L’objectif principal de l’EVRAS est de permettre aux jeunes de vivre des relations affectives et sexuelles saines, basées sur le respect mutuel, la compréhension et la sécurité. L’EVRAS aborde de nombreux et larges thèmes liés à la vie affective et sexuelle tels que les relations interpersonnelles, les émotions, l’affectivité, la famille, la sexualité, la contraception, les infections sexuellement transmissibles (IST), la transidentités, la grossesse, etc. Cette éducation a pour but d’aider les enfants à mieux comprendre leur propre corps, leurs émotions, et à développer des compétences relationnelles saines.
Si les animations EVRAS sont le plus souvent enseignées dans les écoles, elles peuvent aussi être abordées dans des contextes familiaux et communautaires. Les programmes EVRAS varient et sont bien sûr adaptés en fonction de l’âge et du développement des enfants. Ils visent à répondre aux besoins spécifiques des différentes tranches d’âge, en commençant généralement par des informations de base sur la puberté et l’anatomie, puis en abordant des sujets plus complexes à mesure que les enfants grandissent. Il n’est donc pas question d’apprendre la pénétration et la pornographie à 9 ans.
Comme mentionné sur le site de l’EVRAS, les animations devront être dispensées par des structures labellisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette labellisation est soumise à une obligation de formation pour les animateurs et animatrices qui sont des professionnel.les de l’EVRAS. Pour finir, le Guide pour l’EVRAS composé de 303 pages n’est pas destiné aux enfants et vient uniquement en soutien aux animateurs et animatrices. Il permet de les aider durant les animations. Ce guide a été écrit par des acteurs et actrices de terrain et professionnel.les de santé.
Gare aux fakes news
Comme de nombreux sujets, l’EVRAS est malheureusement victime de désinformation. Des groupes religieux radicaux catholiques et musulmans ainsi que des courants extrémistes et complotistes partagent de nombreuses fakes news sur les réseaux sociaux tel que Tik Tok ou WhatsApp. Selon eux, le programme vise à hypersexualiser les enfants dès la maternelle et à introduire la pédophilie dans les écoles. Nombreux opposant.es à l’EVRAS sont mal informé.es et n’hésitent pas à prononcer des discours transphobes, anti-féministes et anti-LGBTQIA+.
Les objectifs et principes clés de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle sont pourtant simples. nicol.e vous explique :
– EVRAS vise à informer et à fournir des informations factuelles et scientifiques sur la sexualité, la reproduction, la contraception, et les IST, tout en répondant aux questions des enfants de manière précise et non biaisée.
– EVRAS encourage le respect mutuel, le consentement, et la compréhension des limites personnelles et des limites des autres.
– EVRAS développe des compétences relationnelles en aidant les enfants à développer des compétences en matière de communication, de prise de décision, de résolution de conflits et de gestion des émotions dans le contexte des relations affectives et sexuelles.
– EVRAS prévient les risques et sensibilise aux risques liés aux comportements sexuels non protégés et aux IST, et promeut l’utilisation de moyens de contraception appropriés.
– EVRAS encourage l’autonomie des enfants dans leurs choix liés à la vie affective et sexuelle, tout en fournissant les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées.
Pour rappel, rien n’est abordé sans qu’un.e enfant aborde iel-même le sujet. Les animations ne remplacent pas l’éducation des parents mais sont complémentaires et offrent un cadre neutre pour certains sujets qui ne sont pas toujours facile à discuter avec ses parents. Spoiler, personne n’aime parler de sexe avec ses parents lors du repas du dimanche midi.
nicol.e soutien l’EVRAS
Selon EVRAS, les animations ont pour but d« aider les enfants à devenir des adultes épanoui.es ». C’est ça qu’on veut, non?
Des « safe space » pour discuter des émotions, des relations et de l’affectivité. Un lieu inclusif qui aborde la diversité des orientations sexuelles, des identités de genre et des cultures. L’EVRAS remet également en question les stéréotypes de genre et promeut l’égalité des sexes. Elle encourage les individus à prendre des décisions éclairées en matière de sexualité et de relations, en tenant compte du consentement, du respect mutuel et de leur propre bien-être. Loin des propos injurieux et des actes terroristes que les anti-EVRAS soutiennent, EVRAS est là pour rendre la société plus tolérante et respectueuse.
EVRAS invite également à lire ou visionner les articles et vidéos suivantes qui donnent des informations vérifiées sur le sujet :
– Le guide EVRAS, cliquez ICI
– Prise de parole de la Ministre Caroline Désir, cliquez ICI
– Fact checking sur le Guide pour l’EVRAS, cliquez ICI
– Sur le rôle de l’EVRAS dans la protection des enfants, cliquez ICI
– Sur les animations EVRAS à l’école, cliquez ICI
– Également sur l’EVRAS à l’école, cliquez ICI
– Sur les campagnes de désinformation, cliquez ICI
– Sur les inquiétudes suscitées par l’EVRAS, cliquez ICI
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