Guide de survie pour natalophobes féministes

Marché de Noël, vin chaud, tartiflette, esprit de famille et cadeaux sous le sapin, c’est la magie de Noël. Mais derrière la féérie, une part d’ombre: les repas de famille et réflexions d’oncle Henri. Alors on a pensé à toi: on t’a préparé un petit guide de survie pour passer les fêtes plus sereinement. C’est pour nous, c’est cadeau. 

Natalophobie ou l’angoisse de Noël

La natalophobie, c’est quoi? C’est un terme assez nouveau (qui répond manifestement à une demande croissante!) qui mélange le latin natalis – Noël et le grec phobos – phobie. Un petit cours de linguistique n’a jamais fait de mal à personne, de rien c’est Noël. Les natalophobes, ce sont donc les gens qui ont la phobie de Noël. Évidemment, tu peux ne pas être natalophobe et angoisser quand même à l’idée de passer les fêtes de fin d’année avec des personnes que tu n’apprécies que très moyennement (tu sais, on ne choisit pas sa famille). D’ailleurs, ce que les gens reprochent souvent aux fêtes de fin d’année, ce sont les dîners interminables en famille ou avec des amis, où les gens font semblant que tout va bien « parce que c’est Noël ». Puis plus de nouvelles jusqu’au Noël suivant. 

Féminisme, dinde et bûche de Noël

Si toi aussi l’éveil féministe t’a frappé de plein fouet et tu ne peux plus voir le monde sans tes lunettes féministes (super stylées), alors tu as certainement déjà entendu des « ces féministes sont hystériques », « si tu ne veux pas d’enfant, c’est parce que tu es féministe », « tu finiras seul·e avec ton chat » (si le chat et une chatte) ou encore, ma préférée, « oui mais de toute façon, avec toi, on peut plus rien dire ».

Alors, non, mamie, c’est pas qu’on ne peut plus rien dire. Tu as le droit de penser ce que tu veux. Mais tu n’es pas obligée de le dire tout haut, tu peux le penser dans ta tête. 

Fervent·e activiste ou engagement conscient, dès qu’on prononce le mot « féminisme », les esprits s’échauffent et c’est proportionnel au nombre de verres de vin et d’oncles boomers présents à table. Justifier son célibat, expliquer son dernier post insta, débattre de son choix d’épilation ou de son non-désir d’enfants, c’es relou. Vraiment. 

Tu auras beau essayer de leur faire comprendre ton point de vue, on te fera passer pour la·e gauchiste de base qui veut persuader tout le monde de l’existence des inégalités sociétales (comme si c’était encore à prouver. SOS.). Malheureusement, on ne peut forcer personne à penser quoi que ce soit. Que ce soit toi ou les autres. Même si tonton Robert est relou avec ses propos racistes, tu ne peux pas le forcer à penser autrement.

Guide de survie en 5 étapes

Alors, comment on fait pour survivre aux 13 repas de Noël? Ou du moins pour préserver sa santé mentale et ne pas commencer 2023 en burn out militant? 

Chez Nicole, on a pensé à quelques trucs et astuces que tu peux mettre en place pour vivre le réveillon de Noël ou de la nouvelle année plus sereinement (et arriver en bombe en 2023):

1. Tu ne peux/dois convaincre personne. 
2. Tu peux être fièr·e de tes idées.
3. D’accord ou pas d’accord, la discussion se fait dans le respect (juste on fait l’impasse sur un petit haussement de ton si t’entends le mot « hystérique »). N’oublie pas qu’on écoute toujours mieux quelqu’un qui parle sereinement.
4. Tu peux refuser une invitation à un repas de famille. Si si, promis on a essayé et ça passe crème 
5. Tu peux ne pas écouter. « Quelqu’un veut du vin? Il reste de la dinde? » « Fais pas un peu froid ici? Alors cette facture d’énergie tante Jacqueline? » (phrases d’esquive, de rien)
6. (Merde on avait dit 5 étapes, sorry.) Prépare toi (comme ça tu auras réponse à tout, même quand tonton Robert aura quelque chose à dire sur l’absence d’inégalité salariale ou l’inexistence du racisme). Si tu connais ton sujet, tu pourras lui prouver par A + B que t’as raison et que tu sais de quoi tu parles. Même si, qu’on se le dise, c’est extrêmement fatiguant d’essayer d’éduquer les gens sur les sujets sociétaux actuels. Et t’as tout à fait le droit de dire que t’as la flemme et que t’es pas venu au réveillon de Noël pour souffrir, ok? 
7. N’oublie pas que tout le monde n’est pas aussi éveillé sur certaines questions sociétales. Soit parce que ça ne les intéresse pas, soit parce que ces sujets ne sont pas souvent abordés à la télévision et il reste des personnes qui s’informent uniquement par ce biais. D’ailleurs, essaye toujours de voir si la personne en face de toi est réellement intéressée ou veut juste te contredire. Puis vois où tu décides de placer ton énergie. Toutes les discussions ne la méritent pas. 
8. Rappelle toi que chaque génération a son combat, et que même si t’essayes d’éduquer papy, il va probablement te rétorquer que tu ne sais pas ce que c’est de vivre au temps de la guerre, qu’à son époque on chicanait pas sur des détails (non papy je me doute que dans les tranchées vous aviez une autre préoccupation: comme ne pas mourir dans les 10 minutes, merci, mais on est en 2022). Et il aurait raison. Les deux causes se défendent, là n’est pas le débat, ce n’est pas le concours de celui qui a la plus grosse.

Ça parait très simple dit comme ça et ça prend du temps à mettre en place. Mais avec un peu de persévérance, promis ça vaut le coup! 

Ce qu’il faut surtout que tu retiennes, c’est que la famille c’est super et que les fêtes de fin d’année, c’est un kiff. Mais si ça devient une source d’angoisse ou juste, t’as pas envie de te coltiner des gens relous pour finir l’année, ne le fais pas. Rien ne t’y oblige. Ce qu’on prône, nous chez Nicole, c’est de se laisser tranquille. Et ça compte aussi pour les fêtes de fin (et de début!) d’année! 

Pssst: on a écrit cet article à 4 mains Zoé et moi (Sara).

On vous envoie plein de love et un joyeux Noël (ça, c’est de toute la temp Rédac <3).

Rendez-vous mardi prochain, 8h ❤️

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