La pression sociale pousse souvent les femmes à la maternité. Pourtant, nombreuses sont celles qui choisissent une autre voie, mais doivent alors affronter incompréhension et jugements. Il est temps de célébrer la diversité des parcours féminins.
Le poids du regard de la société sur les femmes sans enfant
Vers la trentaine, nombreuses sont celles qui se voient poser sans cesse la même question lancinante : « Quand comptes-tu avoir un bébé ? » Et si la réponse était « jamais » ? Une fois franchi le cap des 25 ans, notre utérus semble se voir attribuer un nouveau propriétaire, comme s’il ne nous appartenait plus. La société continue de stigmatiser les femmes en leur imposant des normes de maternité, comme si c’était notre unique raison d’être. À mesure que je me rapproche de la trentaine, je ressens de plus en plus intensément le poids du regard insistant de la société, qui semble me pousser presque à devenir mère pour être considérée comme « normale ». Car être une femme et ne pas souhaiter avoir d’enfant, c’est souvent être reléguée au second plan. C’est inévitablement ressentir le poids des jugements lorsque l’on exprime notre choix.
Remettre en question les normes sur la féminité
Pourquoi, alors, sommes-nous de plus en plus nombreuses à remettre en question cette vision réductrice de la femme dont le seul rôle serait de materner ? Pourquoi devrions-nous sacrifier nos aspirations personnelles pour répondre aux attentes d’autrui ? Pourquoi nos choix suscitent-ils autant de désapprobation ? Au lieu de nous conformer à l’idée de donner la vie à un être qui n’a rien demandé, nous décidons parfois de prendre une voie différente, conscientes que notre existence ne se limite pas à ce seul aspect. Si donner la vie est souvent considéré comme l’apogée de l’expérience féminine, choisir de ne pas le faire peut également être une aventure riche et pleine de sens.
C’est toujours faire face à une certaine forme d’arrogance lorsque l’on nous dit « tu changeras d’avis » ou « tu le regretteras », comme si les autres étaient mieux placés que nous pour décider ce que nous désirons faire, ou ne pas faire, avec notre corps. Parce que oui, la maternité ne se résume pas simplement à aimer, chérir, éduquer et guider un enfant dans la vie. Non, cela commence bien avant, in utéro. Porter un enfant, c’est accepter de partager son propre corps, de laisser la vie s’épanouir en nous, un processus parfois intrusif. Alors que pour certaines femmes, la grossesse est une période de joie et de plénitude, pour d’autres, c’est tout le contraire. C’est là que l’on prend conscience de l’importance vitale pour chaque femme de pouvoir disposer librement de son corps, selon ses propres désirs.
Le droit de choisir sa voie sans jugement
Pour certains, le choix de ne pas avoir d’enfant est perçu comme égoïste, tandis que pour d’autres, il est considéré comme altruiste. « Quoi ? Tu ne veux pas d’enfants ? Et qui va financer nos retraites ? » Oui, il est vrai que certains envisagent la procréation uniquement en termes de taux de natalité et de contribution au PIB. Lorsque Monsieur E. Macron évoquait il y a quelques mois le “réarmement démographique”, il est légitime de s’inquiéter. Comprenez-vous ? Nous sommes constamment confrontées à des normes sociales qui nous dictent ce qu’est une vraie femme. Une femme sans enfant serait-elle incomplète ? Nous sommes là pour démentir cette idée.
Pourquoi devrions-nous nous sentir obligées de donner la vie si nous n’en ressentons ni l’envie, ni le besoin ? La vie est-elle si insignifiante, si aisément sacrifiable ? Donner naissance, c’est donner vie à un être qui n’a pas choisi d’exister. Alors, pourquoi devrions-nous contraindre cet individu à une existence non désirée ? Ne serait-il pas, au fond, un acte de respect envers soi que de choisir la non-parentalité ? Respecter son corps, ses décisions, sans céder à la pression sociale. N’est-ce pas là l’essence même d’une vie épanouie : vivre en harmonie avec soi-même, en toute conscience de nos propres choix ?
Et vous, mesdames, qui font le choix de donner la vie, vous êtes bien plus que de simples mères, même si la société tente de vous limiter à ce rôle. Vous êtes des mères exceptionnelles, mais vous êtes également des femmes remarquables. Ne l’oubliez jamais.
Arrêtons de diviser les femmes entre celles qui ont des enfants et celles qui n’en ont pas. Avoir des enfants ne définit pas la féminité, tout comme ne pas en avoir ne diminue en rien notre valeur. Nous avons le droit de décider de ce qui se passe dans nos corps. Mesdames, où que vous soyez, quoi que vous fassiez, qui que vous soyez, votre choix est valide. Il est grand temps que la société respecte nos décisions et nos désirs individuels, car la maternité ne détermine pas notre valeur en tant que femmes.
Pour aller plus loin:
@jeneveuxpasdenfant (Bettina Zourli)
Notre ancien article « Être une femme, être une mère »
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