Devoir conjugal et charge sexuelle: un lointain souvenir?

Malgré les progrès sociaux, la charge sexuelle persiste comme un fardeau disproportionné sur les épaules des femmes en 2024. En plus de la charge mentale, les femmes portent une autre charge qui englobe la contraception, les IST, l’épilation, la prévention sexuelle, et même le “devoir” conjugal. Mais pourquoi devrions-nous tout porter toutes seules? Et les hommes dans cette histoire? 

Rappel: qu’est-ce que c’est la charge sexuelle? 

Parallèlement à la charge mentale, la charge sexuelle est une accumulation de responsabilités spécifiques aux femmes. Elle englobe la gestion contraceptive, la charge orgasmique, et même une connaissance accrue des IST et de leur prévention. Les femmes portent souvent seules ce fardeau, laissant les hommes parfois désinvestis dans des aspects de la sexualité qui les touchent moins directement. 

Une conséquence potentielle de cette charge est la fréquence accrue des troubles du désir chez les femmes. La focalisation sur les besoins de l’autre, la gestion des effets secondaires des contraceptifs, et la conformité aux normes esthétiques peuvent contribuer à une diminution du plaisir personnel. Nombreuses sont les femmes qui observent une baisse de libido suite à cette charge sexuelle, souvent trop lourde à porter seule. 

Nombreuses sont les femmes qui observent une baisse de libido suite à cette charge sexuelle, souvent trop lourde à porter seule. 

Il faut souffrir pour être belle…

Qui d’entre nous n’a jamais consacré trois heures à se préparer pour un date alors que monsieur se présente en jogging sans aucune préoccupation particulière… Et bien sachez que la fameuse charge sexuelle désigne aussi la responsabilité de la femme d’endosser la séduction dans un couple. Une femme doit forcément être séduisante pour plaire. Et combien de fois n’avons nous pas entendu que nous ne devrions pas nous habiller comme ceci ou comme celà pour continuer à plaire à notre conjoint? Cette culpabilité de ne pas être assez belle, assez sexy pour lui, cette peur qu’il aille voir ailleurs si on se “laisse aller”… 

Cette facette de la charge sexuelle met souvent les femmes dans le rôle de l’initiatrice ou de celle chargée de maintenir l’attraction et le désir au sein de la relation. Cette attente sociale pèse sur les femmes en les plaçant dans une position où elles sont censées être responsables de maintenir l’élan romantique et sexuel du couple. 

Le devoir conjugal en 2024, toujours d’actualité?

Le devoir conjugal c’est cette “obligation de consentir” qui obligerait une relation sexuelle avec son mari au risque d’une violation des obligations du mariage. 

Mais, en 2024, persiste-t-il toujours un « devoir » conjugal traditionnel? La Loi belge ne mentionne nulle part l’existence d’un devoir conjugal et sanctionne toute relation sexuelle non consentie. Cet aspect provient en réalité d’un imaginaire collectif, souvent associé à des attentes et des rôles de genre archaïques. Heureusement, il est remis en question à mesure que la société évolue vers des relations plus équitables. La déconstruction de ces notions contribue à l’émergence d’une sexualité plus libre et partagée. 

Le devoir conjugal c’est cette “obligation de consentir” qui obligerait une relation sexuelle avec son mari au risque d’une violation des obligations du mariage. 

Et les hommes dans cette histoire?

Une lueur d’espoir émerge avec une tendance croissante vers la vasectomie chez les hommes. Les hommes, autrefois moins enclins à assumer la responsabilité contraceptive, se tournent de plus en plus vers cette alternative. Des statistiques de 2023 révèlent une augmentation significative des vasectomies, en particulier chez les trentenaires, indiquant un changement dans la perception des hommes sur leur rôle dans la contraception.

La vasectomie devient une alternative viable à la contraception féminine, avec de nombreux hommes motivés par un engagement envers la cause féminine. La sensibilisation croissante à la charge sexuelle et le désir d’égalité poussent de plus en plus d’hommes à choisir cette procédure. Et ça fait du bien!

Mais alors, comment s’émanciper de toute cette charge ?

Il n’existe pas de bonne manière de s’en libérer. La communication au sein du couple reste le point à privilégier. Un couple est composé de deux personnes, alors communiquez ouvertement sur vos ressentis. La charge sexuelle ne doit pas être portée uniquement par la femme. Pourquoi un homme ne devrait-il pas s’intéresser à la contraception, aux IST, MST, etc.? Il est tout aussi concerné que nous. Comme on l’a vu, les hommes sont de plus en plus ouverts aux questions qui touchent la sexualité féminine, alors ne faites pas de cela un tabou. Et surtout, n’oubliez pas qu’une relation sexuelle non consentie ne devrait jamais être considérée comme normale. Le « devoir » conjugal n’existe pas, ne culpabilisez jamais et ne laissez jamais personne vous faire culpabiliser.


La charge sexuelle demeure une réalité pour de nombreuses femmes en 2024, mais des signes d’évolution se dessinent. La vasectomie gagne en popularité, symbolisant un changement positif vers une contraception plus équilibrée. L’élimination du « devoir » conjugal traditionnel reflète également une quête plus large vers l’égalité des genres, promettant un avenir où la charge sexuelle sera partagée plus équitablement.

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