Devenir féministe, c’est un sacré changement dans une vie. Je ne sais pas dire si j’ai toujours été féministe. Je suppose que c’est le cas mais, ce dont je suis certaine, c’est qu’une prise de conscience m’est apparue de plus en plus évidente et que le prisme selon lequel je visionne la société a totalement évolué depuis.
Vivre un éveil féministe, c’est militer (de n’importe quelle façon) au quotidien. Et c’est clairement pas une mince affaire… Je t’arrête de suite, loin de moi l’idée de me plaindre ou de vouloir attirer de l’empathie. Ça me semble important d’éclaircir les situations auxquelles les féministes doivent faire face tous les jours, pour te rappeler que nous ne sommes pas seul.es et surtout pourquoi continuer encore et encore (et c’est que le début d’accord, d’accord…)
Basique, simple, le féminisme?
Revenons à l’essence même du terme féministe. Selon la définition du Larousse, le féminisme est « un courant de pensée et mouvement politique, social et culturel en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. » That’s it! Pourtant, rien que prononcer le mot « féministe » ou affirmer l’être, suscite un tas de réactions.
Je me demande souvent comment une personne peut affirmer en 2022, ne pas vouloir l’égalité entre les sexes ou être choquée que d’autres défendent ces valeurs? Je pense que c’est l’un des points qui mène beaucoup de personnes au burn-out militant. Je trouve que Fanny Vedreine résume parfaitement la situation dans son livre, Comment le féminisme va ruiner ta vie, pour mieux la reconstruire, promis! : « La charge mentale du militantisme, qui est, en général une activité bénévole et qui, pour certaines personnes, demande des heures d’investissement quotidien, peut entraîner un état de découragement […] Les activistes sont démotivé.es du fait des sollicitations constantes auxquelles elles et ils répondent, mais aussi des réactions hostiles qu’elles et ils affrontent. » Une fatigue extrême naît du fait de devoir toujours expliquer des principes qui nous paraissent essentiels et basiques.
Les féministes, cible préférée
Avec l’équipe de rédac’ de Nicole, nous nous rendons régulièrement compte de cas similaires dans nos vies. Nous avons toutes « ce vieux tonton » un peu bourrin, un peu misogyne, qui après avoir ingurgité quelques verres, apprécie nous titiller sur des sujets qui nous feront réagir. Nous nous sommes toutes déjà senties seules et à part lors d’une conversation entre amis ou en famille. « Alors les amours?, T’es toujours célibataire toi?, À quand les enfants?… » Des réflexions qui sont clairement périmées et dont on se passerait volontiers en 2022. Mais alors, sont-ils en retard ou sommes-nous trop en avance sur notre temps? Le constat est simple: avoir un avis différent des autres et défendre ses idées dérange, fait peur et éveille les passions et débats houleux.
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Féminisme et désillusions
Heureusement (ou malheureusement?) plus cette cause te tient à cœur, plus tu ouvres les yeux sur un tas de choses. C’est exponentiel et ça ne s’arrête jamais. Cela amène évidemment à un tas de désillusions: tu te rends compte que des personnes, des faits ou des conversations sont à l’opposé des tes valeurs. Comme l’écrit Fanny Vedreine dans son ouvrage, « Comme toute déconstruction, ce processus appelle à la remise en question des comportements oppressifs au sein de nos structures sociales, culturelles et professionnelles. Ce sont des films, des chansons, des émissions, des humoristes, des livres et des gens que vous adoriez […] que désormais, vous ne pouvez plus voir en peinture. » Un mal pour un bien? Une fois que la prise de conscience a commencé, certains propos deviennent intolérables et certains débats inaudibles.
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Militer au quotidien
C’est une cause qui demande d’être défendue quotidiennement. Selon Fanny Vedreine « être militante, c’est être dans l’argumentation en permanence, c’est défendre son point de vue dans les situations les plus loufoques du quotidien. » Mais il est ok d’accepter de ne pas réagir à chaque débat. Il faut parfois pouvoir se choisir soi et décider où mettre son énergie pour ne pas tomber dans le burn-out militant. Nous avons besoin de tout le monde pour se soutenir, s’entraider et s’élever. Choisir ses combats, c’est une manière de tenir dans la longueur. Et même si un débat paraît parfois vain, j’ai envie de croire qu’ au moins, la graine est plantée. Le verre à moitié plein …
Pour ne jamais oublier pourquoi défendre ses idées féministes est important, voici une liste (archi pas exhaustive) à relire entre deux “plus besoin de féminisme” : pour ne plus avoir peur en rue, pour permettre à tout le monde d’être accepté, pour aider les autres à se sentir valorisés dans une société qui nous rabaisse, pour aider à comprendre les différences, pour montrer que la normalité n’existe pas, pour avoir le droit d’aimer qui l’on veut, pour être bien dans sa tête, bien dans son corps, pour comprendre les autres, pour me comprendre moi, pour baisser les inégalités, pour que nous soyons tous respectés à notre juste valeur, pour moins de haine, plus d’amour, pour conserver nos droits, pour avoir encore plus de droits, pour pouvoir faire ce que nous avons envie, pour croire les victimes, pour être libre d’être qui l’on est…
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