Depuis toute petite, j’ai toujours su que je voulais me marier. Cependant, cela fait seulement quelques années que je sais que je veux me marier “pour les bonnes raisons”. L’institution du mariage s’est transformée au fil des siècles. Mais qu’en est-il du lien entre mariage et féminisme? Peut-on être féministe et vouloir se marier?
Veux-tu m’épouser?
Avant le mariage à proprement parler, il y a la demande. En général, c’est l’homme qui fait sa demande à la femme. Depuis quelque temps, cette tradition s’estompe, en tous cas en Occident. Il est de plus en plus fréquent de voir une femme faire une demande en mariage. Une autre tradition qui, elle, devrait être bannie selon moi: demander la main de la future mariée à son père. Si une femme veut se marier, ne devrait-elle pas être la seule concernée par cette décision si importante?
Et la bague dans tout ça? Pour la petite histoire, il y a bientôt deux ans, mon compagnon m’a demandée en mariage (spoiler alert: j’ai dit oui). Avant d’être demandée en mariage, je n’avais jamais vraiment réfléchi à la signification de la bague de fiançailles. À la base, la bague de fiançailles signifie quand même que la femme qui la porte est prise et est déjà promise à un homme. Cette tradition est cependant univoque et anti-féministe en quelques sortes. La femme porte une bague et l’homme ne porte rien, il n’est promis à personne. Alors j’ai offert une “montre de fiançailles” à mon compagnon. Non pas pour se dire qu’on s’appartient l’un l’autre, mais plutôt pour se dire que nous sommes des égaux.
Oui, je le veux
La génération de féministes qui nous précèdent avait bien raison de dénoncer l’institution hétéropatriarcale qu’était le mariage. À cette époque, pour une femme, se marier voulait surtout dire abandonner sa liberté et appartenir à un mari qui décidait de presque tout. De plus, la femme n’avait pas vraiment le choix. C’était un passage obligé pour les femmes de se marier, sans ça, elles n’avaient pas le droit de travailler ou d’ouvrir un compte en banque. De nos jours et surtout depuis 1960, la relation entre mariage et liberté a évolué de manière positive et s’est complexifiée.
Dans son article De la tradition à la personnalisation: redéfinition des normes du mariage en France de 1960 à nos jours, la sociologue Florence Maillochon explique que le mariage a trois significations: il désigne une institution, un rituel et un état conjugal. Elle souligne également que le rite du mariage s’est inversé au fil des ans. En effet, auparavant, la cohabitation conjugale suivait le rite du mariage. Aujourd’hui, c’est plutôt le contraire. « Les noces ne donnent plus naissance au couple mais lui servent de mode de valorisation, de représentation » (F. Maillochon). C’est ce qui me plait dans le concept du mariage: se rappeler l’amour qu’on porte à l’autre et “l’officialisation” de celui-ci.
Ces dernières décennies, il s’est opéré une sorte d’individualisation du mariage à proprement parler. Il n’existe plus un seul et même rite de mariage mais des rites. Gwénaëlle Sommier, wedding planneuse pour l’agence Mission Mariage, témoigne que les marié.es d’aujourd’hui ne souhaitent plus suivre la tradition mais cherchent une personnalisation de leur mariage. Ils ne veulent plus suivre les codes, ils sont à la recherche d’un mariage qui leur ressemble.
Et en plus tu prends son nom?
Une question sur le mariage parmi tant d’autres: la mariée va-t-elle garder son nom de “jeune fille”, qu’on peut aussi appeler “nom de naissance”? Les femmes décident de plus en plus de garder leur nom de naissance ou d’accoler leur nom à celui de leur mari. Bon à savoir: en droit belge, le mariage n’influence pas le nom de famille des époux. Les femmes belges conservent donc leur nom de naissance après la signature de l’acte de mariage. Il est nécessaire de faire des démarches administratives pour prendre le nom de famille de son époux.
L’importance du choix
Finalement, quand on est féministe, on se bat pour quoi? Pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes et qu’elles aient le choix: de se marier, de faire la demande en mariage ou encore de garder son nom de naissance. En partant de ce principe, et tant que la femme pourra faire le choix de se marier ou non, féminisme et mariage resteront bel et bien compatibles.
Important fact: ce n’est pas parce que féminisme et mariage vont de pair que la société patriarcale dans laquelle nous vivons ne soumet pas les femmes à une pression du mariage. Certes, ne pas se marier ne nous enlève pas de droits mais cette pression est bel et bien présente encore aujourd’hui. Tout le monde a déjà entendu les jugements sur les amies, cousines ou soeurs qui “ne sont pas encore mariées à 30 ans”. Tu peux donc être féministe et vouloir te marier. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus se battre!
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