Insta, dis-moi qui est la plus belle

Les réseaux sociaux sont d’une richesse incroyable. Moi qui adore passer du temps sur Instagram et Tiktok (oui je l’avoue), je ne remettrai jamais cela en question. Cependant, il est important d’avoir son propre avis critique et de prendre du recul par rapport à ce que nous voyons. Les vies parfaites publiées sur les réseaux ne le sont pas toujours hors écrans. Je me dis souvent qu’il doit être réellement difficile d’être un ado de nos jours, ayant grandi avec les réseaux sociaux. Comment est-il possible de se construire une image positive de soi et de bonnes relations avec les autres dans une ère où le jugement, la critique des autres et la comparaison sont monnaie courante? Je vous propose une solution un peu naïve pour remédier à tout cela: repositionner l’amour de soi en priorité.

Plaire envers et contre tout

Les femmes grandissent avec l’idée que leur corps a été créé et doit être modulé pour plaire aux autres ou pour séduire un homme. Leur valeur dépendrait du jugement d’autrui sur leur apparence. À notre époque, tout est possible: chirurgie, coiffeur, salon d’esthétique… nous connaissons toutes ces endroits qui nous aident à nous sentir mieux dans notre peau. Mais qu’en est-il réellement? Le faisons-nous sincèrement pour augmenter notre niveau de confiance en nous ou pour éviter des jugements de la part de personnes extérieures?

Cela peut paraître superficiel mais je me rappelle remettre longuement en question toute ma garde-robe avant de débuter mon premier boulot. Qu’allais-je bien pouvoir porter? Comme beaucoup, j’avais l’impression que mon style vestimentaire me rendrait plus crédible et que, d’une certaine manière, ma valeur dépendait en partie de ce que j’allais décider de porter ce jour-là. Mona Chollet,  dans son livre Beauté fatale rapporte les propos du sociologue de la mode Pascal Monfort à ce sujet: « Les jeunes ont intégré l’idée que leur apparence vestimentaire peut avoir un impact considérable sur tous les domaines de leur vie: pour eux, un bon look, ça signifie le bon réseau, le bon petit ami, voire le bon boulot! »

Outre le style vestimentaire, l’apparence physique en intégralité est sans cesse remise en question et adaptée pour plaire au plus grand nombre. La beauté extérieure prime sur la beauté intérieure. J’aime beaucoup la manière dont Louise Aubery résume la situation dans son livre Miroir, miroir, dis-moi ce que je vaux vraiment: « C’est assez dingue, quand on y pense, que nous ayons été amené.e.s à réduire notre corps à son enveloppe. Quand vous recevez une lettre, une carte postale, vous vous attardez plus sur quoi, son contenu ou son contenant? Vous vous souciez plus de l’apparence de l’enveloppe, si elle est fine, épaisse, lisse, rugueuse: si son pli est parfaitement exécuté? Ou vous vous préoccupez peu de ce à quoi elle ressemble et vous êtes plus intéressé.e par sa substance que par son apparence? Arrêtez de vous considérer comme une vulgaire enveloppe. Vous êtes une putain de lettre. »

Au fond, si nous avons tant peur du regard des autres, c’est purement à cause du jugement qu’ils pourraient poser sur nous. Et si nous décidions que cela n’avait aucune importance? Parce que finalement, ces images sont subjectives et propres à chacun. On ne peut pas plaire à tout le monde, n’est-ce pas?

Arrêtez de vous considérer comme une vulgaire enveloppe. Vous êtes une putain de lettre.

Louise Aubery

La femme parfaite: partout et nulle part à la fois

Dans les médias, les femmes qui ne sont pas considérées comme « faisant partie de la norme » sont invisibilisées. Vous avez l’habitude de voir des femmes rondes, âgées ou bien racisées dans vos séries préférées ou à la couverture de votre magazine fétiche? Heureusement, les choses commencent à changer petit à petit mais ce n’est pas suffisant. Ces représentations construisent notre idée de la femme parfaite et ne nous permettent pas de nous sentir « suffisantes » voire même jolies pour la société actuelle. Inclure tous types de personnes dans les médias nous permettrait de nous sentir représentées, d’avoir des role models auxquels nous identifier et de nous construire plus sainement. Cela nous permettrait également de ne pas tenter à tout prix de ressembler à quelqu’un que nous ne sommes pas et que nous ne serons sans doute jamais.

M’aimer moi pour t’aimer toi

Une mauvaise image de soi altère, malheureusement, complètement les relations avec l’entourage. « La peur de ne pas plaire, de ne pas correspondre aux attentes, la soumission aux jugement extérieurs, la certitude de ne jamais être assez bien pour mériter l’amour et l’attention des autres traduisent et amplifient tout à la fois une insécurité psychique et une auto-dévalorisation qui étendent leurs effet à tous les domaines de la vie des femmes. » explique Mona Chollet dans Beauté fatale. En effet, il n’est pas sain de vouloir combler sans cesse les attentes que les autres ont de vous. Cette idée pousse les femmes à toujours s’adapter et à accepter énormément de choses, parfois au détriment d’elles-mêmes. L’important est de comprendre que l’amour des autres ne doit pas dépendre de tous ces éléments extérieurs. Si c’est le cas, spoiler alert, ces personnes ne sont pas positives pour vous et il est certainement temps de vous en éloigner.

Une mauvaise image de soi altère complètement les relations avec l’entourage.

Pour apprendre à se libérer de la peur du jugement des autres, Louise Aubery donne le conseil suivant : « En appliquant à vous-même la même empathie que vous allez appliquer aux autres, vous pourrez réellement vous libérer du jugement. Car si vous ne jugez plus les autres et que vous ne vous jugez plus vous-même, quel pouvoir restera-t-il au jugement? Aucun. En tout cas, aucun pouvoir assez fort pour vous empêcher de vous accomplir – car vous n’en aurez plus peur. » Et si nous appliquions ce conseil dès maintenant?


Malgré la richesse de nos relations, la seule personne qui reste présente avec vous quoiqu’il arrive, avec qui vous vous réveillez tous les matins et vous vous endormez tous les soirs de votre vie, c’est vous-même. S’aimer soi-même est la clé pour s’épanouir et pour être en accord avec les autres. Personne ne peut le faire à votre place. Go for it!


Lire aussi:

Rendez-vous mardi prochain, 8h ❤️

Copyright © 2022 NICOLE MAGAZINE Le contenu du site ainsi que les signes distinctifs « NICOLE » sont la titularité exclusive de NICOLE MAGAZINE et ne peuvent donc être utilisés sans le consentement préalable et écrit de celle-ci.

SUR INSTAGRAM: @nicole.lemagazine

SUR FACEBOOK: @nicole.lemagazine