Histoire d’amour ou de rupture?

Ok je me suis fait larguer. Encore, ou pour la première fois. Ça n’a pas une grande importance finalement. Parce que peu importe le nombre de fois où tu ressens ce sentiment, il est toujours différent. La rupture, c’est la fin d’une histoire. Et chaque histoire avait sa propre saveur. Plus ou moins amer. Alors la rupture goûte toujours différemment. C’est jamais la même recette, jamais la même dégustation, et surtout, jamais la même digestion. 

Qui largue qui?

Rupture, ça vient du latin rumpere qui veut dire briser, rompre, diviser, briser, casser, couper. C’est déjà lourd de sens. 

Le rupture nous ramène à un ingrédient des relations hétérosexuelles: l’amour est un rapport de force. Qui aime plus l’autre, qui souffre le plus pour l’autre, qui est au-dessus, en-dessous, qui envoie le premier message, qui donne tout pour l’autre. C’est comme si, depuis le match Tinder jusqu’au message « faut qu’on parle », chaque action était mesurée sur l’échelle de la force. Qui montrera le plus, le moins, qui dira « je t’aime » en premier, qui aura le dessus et qui sera faible. On associe souvent à l’amour ces notions: faible, se dévoiler, vulnérable, tomber amoureux. Il y a ce sentiment de perte de pouvoir, de contrôle, qui est associé au fait de dévoiler ses sentiments ou son attachement, de donner sa confiance. C’est la dynamique de nos relations. Actif-passif, homme-femme, fort-faible. Souvent dans le même sens (quid du contraire?). 

L’amour, ça fait mal

Le mythe de l’amour romantique, étudié depuis plusieurs années par plusieurs féministes espagnoles (comme Coral Herrera Gomez), nous répète que l’amour fait souffrir, que l’amour c’est compliqué, ça fait mal, ça t’arrache le coeur, c’est la passion, le feu, les cris et les larmes. Bref un vrai drama et ça, c’est pas hyper réjouissant. L’amour romantique s’apparente à une drogue: être shooté aux messages, planer et puis la grosse descente. Aïe. Mais c’est pas ça l’amour. Ce n’est pas censé l’être et ce n’est pas normal que ça le soit. Alors non, il n’y a pas de règle dans le love. Là où c’est intéressant de déconstruire cet « amour romantique » et de questionner les façons d’aimer et de s’aimer, c’est quand on banalise certaines souffrances, on pardonne ou accepte certains comportements sous peine que: l’amour ça fait mal. L’amour romantique du prince charmant qui sauve sa princesse (qui l’attend depuis toujours) sur son cheval blanc n’est pas le seul schéma possible dans nos relations

L’amour romantique s’apparente à une drogue: être shooté aux messages, planer et puis la grosse descente. Aïe.

Vulnérabilité: un danger?

Le terme vulnérabilité est d’origine latine, nom commun vulnu, « la blessure », verbe vulnerare, « blesser », et encore vulnerabilis qui signifie « qui peut être blessé » et « qui blesse ».

C’est un terme qui m’intrigue beaucoup. Je me pose la question: c’est quoi être vulnérable et pourquoi ça fait peur? Pourquoi ça serait négatif? Pourquoi c’est lié au fait de tomber amoureux? Ça nous dit que en tombant amoureux, on est exposés, comme un sniper qui serait repéré sans porter de gilet par-balles, ou un militaire en première ligne: un faux pas, et c’est fini. Sans armure, presque nu, on devient une potentielle victime. Mais en fait, ça ne fait pas partie du pack de base de l’amour? Se dévoiler, être soi-même, se laisser aller, lâcher prise et ne pas avoir peur. D’ailleurs pourquoi la peur prend une aussi grande place dans l’amour? Est-ce que la peur et la vulnérabilité sont liées? Est-ce qu’on a peur de souffrir?

Ma plus belle histoire de rupture

Si on retournait les choses? Si on arrêtait de voir la rupture comme un évènement négatif, triste et dramatique.

Si on redonnait à la rupture une place importante, peut être même la meilleure place dans les histoires. Si les histoires d’amour devenaient des histoires de rupture? 

Parce que finalement, tout s’arrête un jour non? Et je sais pas toi, mais moi, j’ai appris bien plus de choses lors d’une rupture que pendant une relation.

J’ai appris (liste non exhaustive et totalement perso) que

  • Ma valeur ne diminue pas parce que il ne l’a pas vue. Je crois même qu’elle augmente et n’est pas perceptible par n’importe qui.
  • Je n’ai besoin de personne, j’allais bien avant et j’irai encore mieux après.
  • Je sais faire la différence entre le manque de lui, le manque de quelqu’un, l’égo blessé ou la colère.
  • La rupture c’est une sorte de deuil, il y a des phases mouvantes. Tu peux passer de 1 à 2 et revenir à 1, mais ce n’est pas un retour en arrière, c’est une étape en plus.
  • J’ai le droit d’être triste. Je peux passer ma soirée à être triste et vivre ce moment, vivre mes émotions.
  • Je sais ce que je mérite, ce que je vaux, et je refuse d’accepter moins
  • T’étais pas trop forte, trop gentille, trop colérique, trop jalouse, trop … c’est la relation qui n’était pas assez pour toi.

J’ai appris que je peux vivre sans Pierre, Jacques ou Cédric. Que je n’ai besoin que de m’aimer moi-même. Que l’amour ne doit pas combler un vide mais t’amener un surplus et déborder, qu’on se remet de tout (même du pire), et que personne ne mérite de souffrir parce que « l’amour ça fait mal ». Que ça en vaut la peine si ça vaut ta valeur. Que tu n’as besoin de personne mais que tu peux choisir qui tu veux dans ta vie. Et surtout, j’ai décidé de vivre mes ruptures aussi intensément qu’on vit l’amour. Tout a un début et tout a une fin, et j’en savoure chaque étape.


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