L’arnaqueur de Tinder: un héros et des femmes cupides

J’ai vu « L’arnaqueur de Tinder », le dernier docu de Netflix, et on va pas se mentir, j’ai adoré. Et puis, j’en ai discuté avec mes potes. « Voilà, à vouloir un mec riche », « Ça se voit que c’est du fake, elles sont naïves ». Excusez-moi, j’ai loupé un truc? C’est pas l’histoire d’un mec qui arnaque des filles? Alors pourquoi j’ai l’impression que j’assiste au procès des jeunes femmes (des victimes, en fait)? Arrête-moi si je me trompe: le méchant dans l’histoire, c’est lui, non? Ça serait pas du victim blaming, ça? 

Simon? Shimon?

Au cas où tu vis dans une grotte au fin fond de l’Alaska (dans ce cas, bon courage), je te fais le résumé vite fait. On rencontre Simon Leviev, un jeune homme séduisant et richissime (son père est un magnat du diamant, tu vois le délire). Enfin ça, c’est sa description Tinder. La réalité est légèrement différente: Simon s’appelle Shimon Yehuda Hayut et répond plutôt au nom d’escroc que de prince charmant. Simon a arnaqué plusieurs femmes grâce (grâce? à cause, non?) à un mécanisme très bien foutu: soutirer de l’argent à une de ses copines pour payer des voyages, restaurants, et hôtels de luxe à l’autre, et ainsi de suite (oui, ça n’a pas de fin). Sa technique? Il serait poursuivi par des ennemis qui en veulent à sa fortune, il doit donc se cacher sans laisser de trace. Il pousse Cecilie Fjellhøy, Pernilla Sjoholm, Ayleen Charlotte, les trois femmes interviewées dans le docu, à contracter plusieurs prêts et ouvrir plusieurs comptes en banque en attendant qu’il rembourse. Résultat? Les jeunes femmes sont endettées de plusieurs milliers d’euros (220, pour être exacte). La fin, parce qu’elle est assez jouissive, c’est la vengeance des femmes, et ça, c’est beau. 

Le méchant et le gentil

Je dois toujours vivre dans un Disney parce que dans mon imaginaire, le méchant porte du noir et a une grosse voix, le gentil, lui porte du blanc, des paillettes et chante en gambadant dans les prés. Force est de constater que parfois, les limites sont un peu plus floues. Devant « L’arnaqueur de Tinder », j’ai un peu de mal à faire la distinction: le méchant porte une Rolex (une fausse), et se déplace en jet privé. Les jeunes femmes, elles sont dépeintes comme dépitées et pas très futées, les yeux débordant d’amour. J’ai la sensation que Simon est le héros de l’histoire: le docu porte d’ailleurs son nom, et je viens de passer un quart d’heure à chercher les noms exacts des victimes (j’abuse à peine). Je souligne que voler de l’argent n’a rien d’un acte héroïque. Mais c’est lui la star, le titre, le personnage principal

Le héros et les croqueuses de diamants 

Simon Leviev, c’est l’homme parfait. Attentionné, affectueux, il n’oublie rien de ce que ses conquêtes lui confient, et il fait tout pour les impressionner et les faire craquer. Et pourtant, les critiques et commentaires sur les réseaux sociaux nous ramènent à une autre réalité: culpabiliser la victime, victim blaming. Ça te dit quelque chose? Je te rafraîchis la mémoire: 

Ajoutons désormais à cette liste: « Ça, quand on aime que les riches! ». Alors non, non et re non. Rien ne justifie, excuse ou explique des actes criminels. La honte doit changer de camp, et la culpabilité rester le sien: celui du coupable. 


Alors on binge watch le doc en une soirée, en toute impunité, ça c’est sur. Mais je suis perplexe, j’aurais eu envie de voir plus longuement Cecilie et Pernilla discuter, et travailler ensemble pour que l’escroc soit puni. J’aurais aimé les entendre plus, et voir la force avec laquelle elles se sont relevées, car ce sont elles les vraies héroïnes de l’histoire.

Photo de couverture: https://idees-france.com/tvmag/lincroyable-escroquerie-de-simon-leviev-racontee-sur-netflix/


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